la trace de l'extrême (2)

genève, le 8 octobre 2008

Je croyais que mes efforts physiques et mentales s'arrêtaient là, à Grand Place au km 103, mais je dois ralier le poste deux-bras à travers la rivière des galets, ouf, s'est balisé, car le semi Raid passe par là, je suis hors course, j'ai abandonné mais je dois encore lutter pour rejoindre la navette qui pourra m'emmener à un lieu habité.
On m'a dit 2 heures de douce descente jusqu'à deux bras, dans cette douce descente c'est le pays des grenouilles, je croise énormement de grenouilles, hello les grenouilles.
Mais, vite je suis rattrapé par mes copines, mes chevilles, mes chevilles se rêveillent à nouveau, eh merde, j'ai deux heures de marche. J'ai n'ai plus de moral, d'autant plus qu'ils faut traverser à plusieurs reprises la rivière des galets, je fais de jolies sauts de cabris d'un bloque de pierre à l'autre, je sais pas comment j'y arrive? mais ça passe, mes copines les chevilles sont ravies, biensur tout est bien humide, bon bah, je prend mon temps m'applique sachant que ce passage est bien casse gueule.
Tiens un raider qui arrive derrière moi, il a abandonné, il a eu un malaise  avant Grand Place, il s'est fait une hypoglycémie, les secours ont dû le secourir avec une perfusion, tout ce qu'il avale resort dans la minute qui suis! Je le regarde, effectivement , il a mauvaise mine, dans ces cas là, le système digestif n'est plus irrigé correctement, car le coeur irrige à volonté les jambes, et le système digestif ne digère plus rien, il lui faut vite qu'il arrête, et qu'il rentre à la maison.
D'ailleurs, je pense qu'à deux choses la douche et le lit, ça fait deux heures que je fais le cabris dans cette rivière, là, j'ai ma dose.
3 heures, depuis Grand Place jusqu'à Deux bras, cette année ils ont baptisé ce poste, Deux bras les bains, je croise les raideurs qui sont encore en course, qui repartent sur dos d'âne, qui auront peut-être la chance de terminer dimanche, dans des temps inhumains et surréalistes de 60, 61,62, 63 heures.
Comme à dit un jour le vainqueur Grand Raid, je n'ai pas de mérite, ceux qui ont dû mérite sont ceux qui viennent derrière moi, en ce moment je pense à eux, monsieur et madame tout le monde qui passent 3 jours et 2 nuits en montagne.
A deux bras, j'interpelle une jolie militaire, décidemment, en tout cas mes hormones vont bien, je vais bien en faite, à part mes chevilles, mais ou est la navette? au bout de 20 minutes, je suis dans un 4x4, avec d'autres raideurs qui ont aussi lâché l'affaire, 40 minutes de 4x4 avec quatres traversés périlleuses de la fameuse rivière des galets, mes sauts de cabris sont plus éfficace pour la traversé de la rivière, et vlan, mon moral est de retour.
On nous jettent à Saint-Paul, c'est ou? beuh...  je m'incruste avec des locaux qui me ramènent gentillement à
à mon bungalow, à Saint-Gilles.
A enfin, je vais mieux, mon corps et mon esprit sortent d'un état de survie, je me douche, je regarde la télé, et apprend que Parny est le vainqueur de l'édition 2008, le discret et timide palmiste vainqueur en 21heures, eh bein! J'apprend aussi que Jalabert à terminé en 47 heures, il finit avec les populaires, d'ailleurs Parny le félicitera.
Jalabert à Parny: Tu es un malade!
En tout cas Jalabert à l'air d'un bon type et accésible, je trouve dommage que certains cons l'est chambré durant ce Grand Raid, même si en France chambrer est un sport national.
J'apprend que chez femmes c'est Puy qui remporte le Grand Raid, cool, elle est toute petite cette dame, j'étais pas très loin d'elle pour la remise des dossard, eh oui elle a fait la queue comme les populaires, malgré qu'elle soit médiatisée et sponsorisée.
Aïe, Jacquerod le suisse et Karine Herry ont abandonné, des favoris!
Et oui, maintetant j'essaie de digérer mon échec.
Je m'endors avec pleins d'images du Grand Raid dans la tête.

J'ai senti que pour la Réunion, le Grand Raid est très important, comme pour le monde, les JO ou la coupe du monde football, pour la Réunion ce sont les JO, mais toutes les années.

Merci la Réunion
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